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était encore couvert d’une teinte indécise ; il s’éclaira bientôt et tout sembla rependre la vie et le mouvement sous l’influence de la lumière. Dans les villages où nous passions, les animaux domestiques faisaient entendre leurs voix mêlées, parmi lesquelles le coq jetait des notes claires. C’était un dimanche ; déjà les paysannes et les paysans béarnais, vêtus du costume national, apparaissaient sur le seuil des portes ; ils se rendaient à la messe matinale ; d’autres descendaient des montagnes et se détachaient pittoresquement devant nous sur les hauteurs.

Nous entrâmes dans la Vallée d’Ossau, et je pus admirer de plus près cette admirable chaîne de montagnes que domine le Pic du Midi ; il se dressait dans le ciel, baigné par les teintes roses du matin. Sur les monts moins élevés, et que nous rasions de plus près, nous distinguions, des champs cultivés, des prairies d’un vert printanier et çà et là quelques petits villages ; dans les parties plus planes de la vallée s’élevaient des bourgs plus considérables avec leurs blanches maisons et leur église à clocher pointu.

J’embrassais avec ravissement l’ensemble de cette vallée célèbre que nous traversions à vol d’oiseau ou, pour parler plus juste, au galop d’une diligence ; bientôt les hautes montagnes disparurent derrière nous,