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qui se forment le soir ; dans la bonne humeur des habitants, dans les cris des enfants, enfin dans toute l’exubérance de vie qui se répand au dehors.

Nous tournons à gauche de la Place d’Armes et nous arrivons dans la rue du Gouvernement ; c’est une voie très-large bordée d’arbres où se trouvent les voitures pour l’Espagne et les omnibus pour Biarritz ; mais avant de me rendre à la mer dont l’attraction est si puissante pour moi, qui

Ainsi qu’un Alcyon le jour où je suis née
Embrassai du regard la Méditerranée,

je veux visiter la cathédrale et parcourir les allées marines. — Vue à distance, la cathédrale paraît merveilleusement conservée ; mais à mesure qu’on s’en approche, on découvre les dégradations qu’a subies ce magnifique monument du treizième siècle.

Un riche habitant de Bayonne a légué en mourant une rente de 40, 000 francs pour la restauration de cette belle église. Jusqu’ici rien n’a été fait : l’incurie méridionale persiste ; des échoppes de cordonniers et de marchands de vin sont toujours adossées aux murs. Le cloître est un des plus vastes et des plus précieusement sculptés que j’aie jamais vus ; mais toutes ces belles fleurs gothiques qui sortent des chapiteaux et des ogives sont ébréchées. Le