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dans le golfe de Gascogne. Autour du vieux port de Biarritz étaient alors de vastes hangars où s’entassaient les tonnes d’huile, les fanons et tous les produits de la grande pêche. Biarritz était riche et payait une dîme à l’évêché de Bayonne ; mais un jour les baleines, incessamment pourchassées, émigrèrent vers le Nord ; insensiblement la pêche cessa.

Un château du xiiie siècle, flanqué de tours, dominait le port et le défendait. Il n’en reste aujourd’hui que quelques vestiges ; la mer détruisit le vieux port abandonné. Biarritz ne fut plus qu’un misérable hameau habité par quelques pauvres familles ; au lieu de nombreuses galères couvertes de rameurs, qui servaient à la pêche des baleines, on ne vit plus sur le rivage que cinq à six petites barques ; une baraque en bois où l’on vendait de la bière offrait l’hospitalité aux baigneurs.

Mais tout à coup la mode des bains de mer ranima Biarritz ; d’abord de jolies maisons se dressèrent sur le rivage, puis des villas, puis de vastes auberges, des bazars, des cafés, un immense casino avec terrasse dominant la mer ; des salles de concert et de spectacle, puis sur la plage la riante construction à minarets indous où les baigneuses font leur toilette. À quelque distance est le petit pavillon de