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seulement, vers le rivage, les rochers noirs ruisselants d’écume et les têtes agitées des baigneurs et des baigneuses rompent les lignes des vagues qui se balancent. Derrière moi est la campagne aride et brûlée où quelques tamarins rabougris croissent à peine entre les belles maisons blanches qui s’étagent sur le bord de la route. J’ai à ma droite le petit pavillon chinois où l’Impératrice se réfugie après son bain ; je me dirige de ce côté. L’influence de la bienfaisante chaleur se fait sentir à ma nature méridionale ; je hume les émanations marines et j’y puise la force d’entreprendre ma première excursion.

En marchant toujours à droite, je fais le tour de la villa Eugénie ; elle est bâtie sur les talus qui dominent la côte dite du Moulin ; elle fait face à la mer à une trentaine de mètres en arrière des rochers ; une élégante terrasse circulaire l’entoure ; les portes fenêtres des salons de réception, situés au rez-de-chaussée, s’ouvrent sur cette terrasse. À l’étage supérieur les appartements privés ont des balcons d’où on voit se dérouler la mer déserte. Cet édifice est construit en briques rouges et pierres blanches dans le style du château de Versailles ; des terrains spacieux entourent la villa Eugénie, mais aucune végétation n’y pousse ; on n’a pas même essayé d’y faire croî-