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merveilleux panorama tout éclatant d’azur et de lumière : le phare domine le centre d’une immense courbe qui s’arrondit mollement dans ce golfe tumultueux de la Gascogne.

À ma droite ce sont les rochers de la Chambre d’amour ; plus loin, toujours à droite, gronde et mugit en amoncelant ses sables la barre qui ferme l’embouchure de l’Adour. Un long sillon jaunâtre, tranchant sur les eaux bleues de la mer, fait distinguer le passage du fleuve luttant sans cesse contre l’obstacle formidable. À ma gauche, le tableau se déroule plus étendu et plus majestueux : c’est d’abord Biarritz se groupant et s’échelonnant sur la plage ; les sombres hauteurs Port-Vieux s’élèvent au-dessus des maisons riantes ; puis vient une ligne de magnifiques falaises blanches à pic : c’est la côte des Basques. Ces montagnes, dont la base se baigne dans la mer et le sommet dans la lumière, sont d’un effet indescriptible ; plus loin, dans un pli de rocher, se montrent les toits rouges du village de Bidart, habité par des pêcheurs ; plus loin encore, le village de Guetary, et toujours dans la même direction le môle énorme de Saint-Jean-de-Luz, que l’Océan assiège incessamment. Au moyen d’une lorgnette, je découvre après Saint-Jean-de-Luz les sinuosités du rivage où la Bidassoa se jette dans la mer. Son em-