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bouchure tranquille est dominée par deux petites villes ; à droite, c’est Hendaye, la sentinelle de la France ; à gauche, Fontarabie en ruines, la sentinelle de l’Espagne. Au delà, se dressant vers l’occident et coupant le golfe d’un angle aigu, c’est la côte de Cantabrie, l’Espagne, Saint-Sébastien, le mont de la Haya, ensuite la grande mer Atlantique où les vaisseaux partis des deux rivages de la France et de l’Espagne déploient leurs voiles.

Si je détourne mes regards de la mer et que je me tourne du côté des terres, je vois se dérouler les campagnes du Labour, la chaîne des Pyrénées occidentales et les belles vallées basques. Les yeux se fatiguent vite à regarder ainsi en plein soleil l’étendue de la campagne et l’immensité de la mer. En descendant l’escalier du phare, j’éprouvai une sorte d’éblouissement vertigineux. L’air était brûlant, tous les insectes des jours d’été faisaient entendre leurs bourdonnements. J’étais épuisée de lassitude. Heureusement une voiture m’attendait à peu de distance et me ramena à Biarritz par la route de Bayonne.

Après cette excursion à travers soleil, j’éprouvai un tel accablement en rentrant à l’hôtel que je songeai à faire la sieste, moi qui n’ai jamais pu m’endormir dans la journée. Mais reposer, même la nuit, dans une auberge de Biarritz, est une de ces impossibilités