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le ton à la mode dans toutes les capitales de l’Europe et qui viennent là chercher quelque combinaison ou quelques détails de parure qu’elles innoveront aux fêtes de l’hiver suivant.

Après avoir fait le tour du bazar turc, nous nous rendîmes sur la large terrasse du Casino battue par la mer. La soirée était superbe et d’une température si douce que la fraîcheur des vagues n’en altérait pas la tiédeur. Au loin l’Océan était calme et reflétait les belles constellations que la pureté de l’atmosphère faisait paraître plus grosses et plus brillantes. Au-dessus de la Grand’Ourse la Comète dont on a tant parlé projetait dans le ciel sa gerbe de lumière ; mais près du rivage les flots sifflaient et se brisaient contre les rocs avec leurs éternels gémissements qui sont une des beautés de cette plage. Nous allions et venions le long de cette terrasse sur laquelle s’ouvrent les salons, les salles de billard et de lecture du Casino ; à une des extrémités, du côté du Port-Vieux on descend quelques marches et l’on se trouve sur une sorte de petit promontoire qui s’avance dans la mer.

On a construit en cet endroit un pavillon à toit pointu recouvert de toile écrue toujours frémissante au souffle de la brise. Par les jours caniculaires, il est délectable le matin de venir déjeuner là, et le soir d’y prendre des glaces. Assis sous ce pavillon, on a