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mer ; je parvins ensuite à la base du monticule appelé l’Attaye où s’arrondit l’anse profonde du Port-Vieux.

Là sont amarrées quelques barques qui servent à la pêche quand la mer permet d’aller au large ; mais durant mon séjour à Biarritz, je n’ai pas vu une seule voile se détacher sur la solitude du golfe ; ces barques reposent au pied de baraques en bois où sont suspendus des costumes de louage pour les baigneurs. C’est là le quartier populaire de Biarritz ; de la base de l’Attaye je montai sur son plateau où l’on trouve quelques vestiges du vieux château, la nouvelle église construite en pierres d’une teinte jaune et une petite tour qui servit autrefois de phare. Pas un arbuste, pas une touffe d’herbe n’a pu croître sur ces hauteurs, le souffle de l’Océan y dessèche toute végétation.

J’avais gravi sans fatigue les sentiers brûlants qui circulent à travers les versants de l’Attaye ; à défaut d’un bain de mer, un bain de soleil me ranime ; je descends par un sentier plus étroit qui décrit une pente rapide ; il est pratiqué dans la falaise et bordé de rampes en bois. Ce sentier conduit à la côte des Basques ; bientôt je domine un petit promontoire où quelques touffes de broussailles croissent sur de hautes falaises verticales ; je m’assieds dans cette