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avoir vu avec terreur traverser l’avenue du château de Servanne, propriété de ma mère : je les ai trouvés aussi campant près des monuments romains qui s’élèvent sur l’esplanade de Saint-Remy, et un jour j’ai rencontré une de leurs bandes voyageuses sous les arches du pont du Gard.

Au-dessus de la baie de Saint-Jean-de-Luz est le petit port de Socoa, où s’abritent les barques des pêcheurs. Ce village est bâti dans les rochers ; un vieux fort flanqué d’une grosse tour le domine.

Après ces rapides excursions, nous remontâmes en voiture et quittâmes Saint-Jean-de-Luz. La route que nous parcourions était monteuse et sauvage ; bientôt nous traversâmes Urrugne, un village aux maisons rouges et blanches ; au dessus du cadran de son horloge on lit cette inscription :

                       Vulnerant omnes, ultima necat
               Toutes les heures frappent, la dernière tue.

Plus loin, au bord de la route, à droite, nous apparut à travers les arbres le vieux château d’Urtubi ; il fut habité par Louis XI, Mazarin et Louis XIV ; aujourd’hui, ses fossés sont comblés et ses créneaux à moitié murés ; il a perdu son aspect de forteresse et sourit dans sa vétusté au milieu des parterres de fleurs qui l’entourent.