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stations d’un chemin de la croix figurées par des statuettes en bois doré.

Au milieu du chœur, enfermé dans une grille en fer doré, s’élevait le maître-autel au tabernacle resplendissant ; les doubles rangs des cierges s’alignaient dans les chandeliers massifs ; l’or, ou plutôt le cuivre doré, miroitait partout, et la lumière ardente du soleil, en filtrant à travers les vitraux, faisait jaillir de cette profusion de dorures une irradiation qui remplissait l’église. À la droite du chœur, trônaient trois magnifiques fauteuils aux dossiers très-hauts en ébène sculpté, d’un grand style ; les sièges étaient recouverts de velours rouge. Cette église était tellement glaciale que nous dûmes en sortir au plus vite pour nous ranimer au soleil. À gauche de l’église est une haute tour en ruine. Nous descendîmes de ce côté vers les parties des remparts découronnés qui dominent encore la Bidassoa.

Nous suivîmes jusqu’à son embouchure le fleuve tranquille. À gauche, nous avions quelques pauvres chantiers de barques en construction ; à droite, un beau champ de maïs mûr dont on faisait la récolte ; en face de nous la mer immense s’arrondissant dans le petit golfe de Biarritz dont nous apercevions le phare. Cependant le soleil s’inclinait derrière les toitures percées de Fontarabie ; il était temps de son-