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toujours, qu’il allait rejoindre les chevaux et faire un somme, qu’au retour nous l’appellerions pour repasser l’eau.

Nous étions si charmées de la beauté du jour et de celle du paysage, que nous gravîmes sans fatigue une partie du rude sentier.

À mesure que nous montions, l’étroite vallée qui s’allongeait à nos pieds, nous déroulait toutes ses grâces. Les petites sources qui tombaient des montagnes se jetaient en gazouillant dans le lit du torrent, aujourd’hui tranquille, mais qui, en hiver, se précipitait bruyamment. Les bords fleuris et boisés offraient à la base des grands rocs une suite de bosquets et de lits de gazon ; on eût voulu se reposer là durant les brûlantes journées de la canicule.

De la hauteur où nous étions parvenues, nous voyions notre guide étendu au pied d’un hêtre ; déjà il s’était endormi tandis que nos chevaux paissaient avec tranquillité ; je fis remarquer à Nérine qu’à peu de distance des nôtres, deux autres chevaux étaient attachés sous un bouquet d’arbres ; aucun guide ne les gardait. Sur la selle d’un de ces chevaux était jeté un long manteau.

— Nous allons probablement, dit l’actrice, rencontrer les deux cavaliers à qui appartiennent ces chevaux abandonnés.