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Un jour à dîner Aglaé parut en robe pimpante et ouvrit résolument la lutte en disant à l’écolier :

— Nous comptons sur vous demain matin, madame Routier et moi, pour nous accompagner sur la montagne Verte.

— Cela m’est impossible, ma cousine, car ces dames ont bien voulu m’accepter pour guide dans une excursion au mont Gourzy, répliqua Adolphe en désignant Nérine et moi.

— Vraiment, madame, vous allez encore m’enlever ce cher enfant ! repartit la petite marquise en s’adressant tout à coup à Nérine.

Encore est une superfluité de langage, répondit dédaigneusement celle-ci, car c’est la première fois que j’autorise M. de Chaly à nous suivre ; mais il nous a fait une si attrayante description d’une partie inexplorée du grand bois qui couvre le mont Gourzy, que je serai charmée qu’il nous y conduise ; libre à vous, madame, d’être des nôtres !

— Des vôtres ! murmura avec une petite moue d’étonnement la marquise.

Nérine haussa les épaules et se mit à causer avec moi.

Le lendemain, après un déjeuner rapide, nous sortîmes suivies de d’écolier, pour rejoindre nos trois chevaux basques qui nous attendaient près de l’éta-