Page:Colet - Les Derniers Marquis - Deux mois aux Pyrénées - 1866.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 82 —

fastidieuses que j’en arrivai à comprendre l’irritation des Indiens contre les missionnaires anglais.

Lorsque j’eus rejoint Nérine, je lui parlai gaiement de ces nouveaux convives.

— Je me sens mieux, me répondit-elle, je descendrai pour dîner ; cela me distraira.

Tandis que nous causions, nous vîmes entrer la gracieuse nièce du père Taverne, une jeune femme d’une beauté rare. Elle venait offrir ses services à Nérine et s’informer si rien ne lui manquait ; elle insista pour que mon amie continuât à manger dans sa chambre ; tous les domestiques étaient à ses ordres ; descendre au salon pourrait être une grande imprudence…

Nérine la remercia, tout en déclarant qu’elle était décidée à ne rien changer à ses habitudes.

La jeune femme n’osa pas insister. Elle sortit ; mais je compris qu’elle était mécontente et confuse.

Ce jour-là tout ce qui restait de personnes distinguées aux Eaux-Bonnes vinrent à l’Hôtel de France demander des nouvelles de Nérine, s’inscrire ou lui faire visite : elle reçut pendant plusieurs heures, enveloppée dans les longs plis d’une robe de chambre en cachemire blanc, fixée à la taille par une cordelière en soie rouge ; ses cheveux étaient re-