italienne, la jeune dame anglaise et sa frêle enfant attirèrent l’attention de Nérine. Nous passâmes dans la salle à manger, et quand nous fûmes tous assis autour de la table, nous nous aperçûmes que les couverts des Serrebrillant, des Routier et de l’écolier manquaient.
Aux deux garçons qui nous servaient à table avaient été substituées deux jolies filles béarnaises qui ordinairement s’occupaient du service des chambres ; bientôt nous entendîmes un cliquetis de vaisselle et un murmure de voix dans une pièce voisine où mangeaient habituellement les voyageurs de passage qui arrivaient à l’hôtel après l’heure du repas.
Je dis tout bas à Nérine :
— Décidément il y a un camp ennemi, et votre burlesque amoureux a déserté votre cause.
— Qu’est-ce que cela signifie ? s’écria le magistrat de Pau en s’adressant aux servantes, il y a donc deux tables d’hôtes ce soir ?
— M. le marquis de Serrebrillant ne nous trouve plus d’assez bonne compagnie pour lui, ajouta le négociant breton.
— Et il faut des domestiques hommes à sa grandeur ! reprit l’employé du chemin de fer de Toulouse.
— Ma foi, nous ne perdons pas au change, ré-