beauté d’expression ; sa douleur mouvementée contraste avec la douleur calme et la pâleur morbide de la Vierge. Saint Jean, le disciple bien-aimé, semble défaillir et s’appuie contre l’épaule de la mère du Christ.
Voici un autre tableau de Rubens où toutes les richesses fantasques de son pinceau se sont déployées ; c’est l’Adoration des Mages : la Vierge dans la crèche est vêtue de brocart et de velours, et l’entrée de l’étable est soutenue par une colonne de marbre d’ordre corinthien. Rubens ne pouvait renoncer à l’effet inouï qu’il tirait des riches étoffes et de l’architecture ornementée. Tout ce tableau est dominé par une très-belle tête de chameau qui, du dehors de l’étable, se dresse et tend son long cou au-dessus des groupes divers. Sur son dos sont huchés des esclaves qui se penchent et regardent curieusement l’enfant divin dont la venue va racheter le monde.
Je m’arrête ensuite devant un Calvaire de Van Dyck qui, par son calme funèbre, est l’opposé des effets violents de Rubens. Un Ensevelissement du Christ, également de Van Dyck, a le même caractère d’angoisse morne et vraie.
À côté de la mort voici la vie, la vie exubérante et heureuse : c’est encore un Rubens. La principale figure de ce tableau est une belle femme, pleine de vigueur ; auprès d’elle est un superbe enfant robuste et nu, aux chairs roses comme celles de sa