rolles en étoile. Un rayon, en touchant le noyer, l’éveille : il clapote, remué jusqu’aux basses branches par une mince rame de lune. Le vent superpose, à l’odeur du tabac blanc, l’odeur amère et froide des petites noix véreuses qui choient sur le gazon.
Le rayon de lune descend jusqu’à la terrasse dallée, y suscite une voix veloutée de baryton, celle de mon père. Elle chante Page, écuyer, capitaine. Elle chantera sans doute après :
Je pense à toi, je te vois, je t’adore À tout instant, à toute heure, en tous lieux…
À moins qu’elle n’entonne, puisque Mme Bruneau aime la musique triste :
Las de combattre, ainsi chantait un jour, Aux bords glacés du fatal Borysthène…
Mais, ce soir, elle est nuancée, et agile, et basse à faire frémir, pour regretter le temps