Page:Collectif (famille Chauviteau) - 1797-1817 Lettres de famille retrouvées en 1897, 1897.djvu/7

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nord des États-Unis, dont le port était en relations fréquentes avec les Antilles. Il est à présumer que les exilés y sont depuis quelques années et que c’est là que les fils ont fait leur éducation, près de leurs parents, — éducation française, puisqu’ils ont à apprendre l’anglais. Salabert a pris congé de sa famille pour aller à la Havane, où il est reçu dans la maison de M. Hernandez, la plus importante de l’île. On voit qu’il avait séjourné longtemps à Providence, qu’il y avait beaucoup d’amis et y laissait des regrets dans la société américaine. Il avait alors vingt-deux ans ; par son caractère, sa capacité, il était déjà considéré comme le soutien de la famille, et son dévouement lui en faisait assumer toute la charge. Nous n’avons que quelques-unes de ses lettres ; mais c’est à lui que nous devons le trésor de la correspondance de famille qu’il a su garder intacte à travers toutes les vicissitudes de son existence, de ses exils, et qu’il est venu apporter mourant sur cette terre de France, la terre de ses ancêtres, où son père et sa mère l’avaient précédé. En y abordant, il y trouvait une tombe où, comme eux, il inscrivait le nom de Chauviteau pour y rallier tous les siens.