existence romanesque, Mme de Bawr, l’auteur de la Suite d’un Bal masqué, qui avait eu Grétry comme professeur de musique lorsqu’elle s’appelait Mlle de Champgrand et dont le portrait, même esquissé, nous entraînerait trop loin. Veuve d’un M. de Bawr et aussi du réformateur Saint-Simon, Mme de Bawr élevait, comme un fils, un adolescent du nom de Vernier, camarade d’enfance de Sardou, qui fût devenu, comme on dit, un peintre de la modernité, un Gavarni, un Eugène Lami. Avec lui, Sardou jouait la comédie chez Mme de Bawr et les souvenirs dramatiques de l’excellente femme, ses récits d’autrefois, ont eu, de l’aveu de lui-même, la plus grande influence sur la direction de la vie de Sardou.
Faut-il suivre à travers ses logis parisiens Sardou qui grandit ? Il habite rue des Postes, près la place de l’Estrapade, à dix pas de la maison de Michelet, puis impasse des Feuillantines, où il est hanté par le souvenir de Hugo. Toute la bataille de juin 1848, il la voit de près, et il a raconté ce chapitre dans un journal disparu, l’Evénement illustré. Il a dix-sept ans ; il a vu la prise des Tuileries, entendu crier : Vive Lamartine ! vu passer les Vésu-