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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/20

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6. — Acquisition par les Japonais du droit de résidence et de propriété de terres ; concéder au Japon le droit d’exploiter les mines qu’il désignera.

7. — Obligation de la part de la Chine d’obtenir préalablement le consentement du Japon avant de donner des concessions de chemins de fer à une Puissance tierce, de faire des emprunts à l’étranger, ou d’emprunter sur la garantie des revenus ou des taxes.

8. — Obligation pour la Chine de consulter le Japon avant d’employer des conseillers quant aux affaires politiques, financières et militaires.

9. — Transférer au Japon la direction et le contrôle du chemin de fer Kirin-Chang Cheunn.

III

10. — Arrangement en principe, qu’à un moment opportun et dans l’avenir, la Compagnie Han-Yeh-Ping serait placée sous la coopération chinoise et japonaise.

IV

11. — Engagement, en accord avec le principe du maintien de l’intégrité du Territoire chinois, de ne céder ni louer aucun point de côte, ou îles bordant cette côte.

Et le correspondant du Manchester Guardian concluait en commentaires : « On voit immédiatement que, non seulement la plupart des demandes importantes ont été omises de la liste telle que le Gouvernement japonais la présente aux Gouvernements étrangers intéressés, mais que les autres ont été modifiées afin de mieux déguiser leur réel caractère. Ainsi, le Japon n’indique pas qu’il a demandé que le Japon aurait des droits miniers exclusifs dans le bassin du Yang-Tse, et qu’il pourrait construire des chemins de fer qui, certainement, porteront préjudice aux intérêts britanniques de cette région. »

Malgré le déguisement des demandes japonaises et quoique absorbé par la guerre, le gouvernement anglais, connaissant la réelle valeur des revendications japonaises, s’émeut de la situation qui allait en s’aggravant entre la Chine et le Japon.

Le Japon, lié par les conventions que nous savons, faisait un peu litière de ses engagements vis-à-vis des Puissances, il le savait très bien ; le comte Okuma, pour tout moyen de défense, ne trouvait que ces paroles à répondre à une question du correspondant de l’agence Reuter à Tokio, le 2 avril 1915 :

« Les critiques que nous font la presse anglaise et américaine ont certainement leur origine dans des manigances de l’Allemagne qui voit ses intérêts compromis. Nous n’avons nullement l’intention d’établir aucun monopole ni aucune ingérence en Chine, ni de léser les droits ou les intérêts des autres Puissances. »