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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/25

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Divers bruits ont circulé au sujet de l’Ultimatum dont on ne connaissait pas la teneur. D’aucuns disaient que l’Angleterre était intervenue[1][2][3], appuyée par les États-Unis, d’autres que le Japon avait retiré le groupe V de ses demandes. Tout ce que l’on savait, le 9 mai au soir, c’est que le conflit était écarté pour l’instant, que la Chine avait accepté les revendications japonaises ?

Ce ne fut que le 10 mai, par le Times de ce jour et par un télégramme de Pékin en date du 7 mai, que nous apprîmes que l’ultimatum japonais avait très atténué ses demandes, et qu’il y avait un terrain possible d’entente… : « En substance, la Chine devra accepter toutes les demandes japonaises modifiées à l’égard du Chantoung, de la Mandchourie, de la Mongolie, de la non-aliénation des côtes et des îles, et de la Compagnie Han-Yeh-Ping. Quant aux demandes du groupe V, le Japon désire que les demandes modifiées relatives au Foukien soient l’objet d’un nouvel échange de notes et accepte que les quatre autres questions de ce même groupe soient reportées à une discussion ultérieure. »

Il nous était donc possible d’accepter, attendu que les principales difficultés touchant notre souveraineté nationale étaient écartées pour le moment.

Le geste intentionnellement fratricide du Japon est donc détourné. À la suite de quelle influence[4][5] ? Nul ne le sait. Mais il a compris à

  1. Londres 7 mai. — On annonce de source autorisée que la dernière note du Japon à la Chine contient de nouvelles modifications aux propositions primitives, et que l’ambassadeur du Japon à Pékin fera de nouveau tous ses efforts pour arriver à une solution amicale de la question (Havas).
  2. Londres 4 mai, au Matin. — La situation critique doit causer une très vive inquiétude à tous ceux qui ont à cœur le maintien de la paix en Extrême-Orient. La tentation qui se présente au Gouvernement japonais est très forte et le moment de chapitrer l’Asie sur la moralité de sa politique n’est pas bien choisi pour l’Europe. Pourtant le gouvernement japonais serait sage de peser très soigneusement ses actes et de se rappeler que la prudence et la modération sont très souvent des moyens de réussite pour les hommes d’État.
  3. Sir Ed. Grey avait déclaré à la Chambre des Communes, le 19 avril dernier, en réponse à diverses questions relatives aux négociations sino-japonaises : « que la politique de la Grande-Bretagne est toujours régie par les traités conclus entre l’Angleterre et le Japon, tendant principalement au respect des intérêts commerciaux de toutes les puissances en Chine, à la garantie de l’indépendance, à l’intégrité de la République chinoise, et des traitements égaux pour le commerce et l’industrie de toutes les nations. » — « Le gouvernement britannique est en communication constante avec ses représentants en Chine et au Japon, et en contact direct avec toutes les entreprises commerciales intéressées dans les négociations. « Le Parlement peut être assuré que le gouvernement fera tous ses efforts pour maintenir le principe de la porte ouverte en faveur du commerce britannique, dans toutes les parties de la Chine. » (Havas).
    Il répondait également en ce sens le 4 mai suivant aux interpellations de M. Snowden demandant : « si le gouvernement allait laisser considérer comme des chiffons de papier par le Japon ses traités avec l’Angleterre ? » (Times.)
  4. Le Temps, 8 mai 1915. On mande de Washington : « M. Bryan vient de publier une déclaration définissant la situation dans laquelle se trouve le gouvernement des États-Unis en présence du différend sino-japonais. Il réitère l’adhésion des États-Unis au principe de la porte ouverte et du maintien de l’intégrité territoriale de la Chine. Le seul intérêt des États-Unis dans cette question, ajoute M. Bryan, est que les négociations entre le Japon et la Chine soient conclues d’une façon satisfaisante pour les deux nations, assurant ainsi la paix du monde.
    M. Bryan annonce ensuite qu’au commencement des négociations sino-japonaises,
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