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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/26

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temps que, malgré les gros soucis actuels de l’Europe, il y aurait un moment où il devrait rendre des comptes. Il y a toujours une heure de justice ; l’Histoire est là pour le rappeler à ceux qui l’oublient trop. Que la justice internationale lui ferait payer très cher plus tard et sans circonstances atténuantes possibles, son crime de lèse-droit des peuples.

Telle est l’histoire rapide, du conflit sino-japonais que nous tenions à faire connaître à tous.

Il ne faut pas croire que le problème soit résolu ou la question close ! Il ne faut pas non plus que le Japon se figure qu’il obtient ainsi « une extension considérable de son influence en Chine », bien au contraire, il est allé à l’encontre de ses intérêts ; et si, selon la déclaration que vient de faire son ministre, à Paris : « l’unique souci du gouvernement japonais, lorsqu’il présenta, au mois de janvier dernier, ses demandes au gouvernement chinois, était de sauvegarder pour toujours la paix en Extrême-Orient ; il entendait poursuivre ce but en ajustant, d’une part, la nouvelle situation créée par la guerre entre le Japon et l’Allemagne, et, d’autre part, en consolidant les bases des relations amicales entre le Japon et la Chine (sic) par le règlement de diverses questions, causes de malentendus entre les deux pays voisins » (Le Temps, 12 mai 1915), le Japon s’est complètement trompé. Il n’a écouté que sa politique impérialiste, sa politique du coup de force, du coup de poing en un mot et que la guerre européenne semblait lui permettre de porter.

Le Temps du 12 mai 1915, dans son « Bulletin du Jour » le résume très bien : « La guerre qui accaparait l’attention de toutes les puissances lui offrait, de plus, la possibilité de mener rapidement et sans l’ingérence de tiers ses pourparlers avec la Chine ;



    le Japon a informé confidentiellement le gouvernement des États-Unis qu’il n’avait aucune intention d’intervenir dans l’indépendance politique ou l’intégrité territoriale de la Chine et que ses demandes n’allaient aucunement à l’encontre des intérêts des autres puissances ayant des traités avec la Chine, ou contre le principe de la porte ouverte.
    « Le gouvernement américain, conclut M. Bryan, n’a jamais pensé abandonner aucun de ses droits en Chine et, de fait, ni le Japon ni la Chine ne lui ont jamais demandé une telle chose.
    « Une information complémentaire parvenue postérieurement de Washington, apprend que les États-Unis, par l’intermédiaire de leurs ambassadeurs, ont consulté l’Angleterre, la France et la Russie, comme alliées du Japon, pour se renseigner sur leur attitude en face des négociations sino-japonaises et sur l’état actuel de celles-ci. (Havas, Washington, 8 mai.)
    « Dans les cercles officiels, on observe la plus grande réserve sur la nature de cette communication. On croit cependant savoir que les États-Unis s’efforcent d’amener les puissances européennes à assurer une solution qui satisfasse à la fois la Chine et le Japon. (Havas, Washington, 8 mai.)

    Londres, 8 mai. Morning Post. — L’ultimatum japonais n’avait pas encore été remis au gouvernement chinois, le Japon ayant consenti à un délai sur l’intervention de la Grande-Bretagne. (Nous savons d’autre part que les demandes de l’ultimatum furent fortement modifiées.)