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Page:Collectif - La Vérité sur le différend sino-japonais, 1915.pdf/27

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celle-ci, mal remise de la secousse qui venait de remplacer le despotisme mandchou par la dictature républicaine de Youan-Che-Kai, sans armée, sans moyens de défense, ne pouvait, d’ailleurs, lui opposer aucune résistance sérieuse. Ce fut donc tout un cahier de demandes que le Gouvernement de Tokio fit remettre au Cabinet de Pékin ». Et l’on s’étonne que Pékin se montra méfiant dès le début devant les exigences japonaises !

Non, le Japon n’a pas remporté une « victoire diplomatique » ni pacifique. Nous entrons dans une nouvelle période (la quatrième) des relations sino-japonaises qui se présentent avec plus d’acuité qu’auparavant !

La Chine a résisté honorablement au choc nippon. Notre Gouvernement ne pouvait faire autrement. Mais il ne faut pas oublier que nous peuple, nous 400 millions de Chinois, ne considérons pas la solution comme satisfaisante ni au point de vue politique, ni au point de vue économique. Nous saurons montrer au Japon qu’il s’est trompé ; que la force ne peut réussir que momentanément ; que notre civilisation est trop raffinée pour s’accommoder de « l’influence japonaise », telle que vous la pratiquez, messieurs les Nippons ! Qu’au lieu de resserrer « les liens de bon voisinage », vous avez fait de nous une Chine anti-japonaise plus que jamais ! ! Nous saurons profiter de la leçon, cette fois, (si leçon il y a !) et nous pouvons vous garantir que, pas plus tard que demain, nous saurons arrêter votre impérialisme envahisseur. L’Histoire vous prouvera une fois de plus que, même pour le Japon, la « force ne prime pas le droit » ![1]


ADDENDA

I

Les avantages que le Japon obtient par le compromis final intervenu à Pékin (communiqué par le Times du 11 mai 1915).

A. — Chantoung.

1. — La Chine consent à tous les arrangements qui pourraient être faits lors du traité de paix entre le Japon et l’Allemagne au sujet de la disposition des droits, avantages et concessions possédés par cette dernière vis-à-vis de la Chine dans la province du Chantoung en vertu de traités, agréments ou autrement.

  1. Pékin, 25 mai 1915. Le traité entre la Chine et le Japon a été signé aujourd’hui à trois heures de l’après-midi (Havas).