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LAUSANNE À TRAVERS LES ÂGES

Palais fédéral de justice, — est, du reste, plus apparent que réel ; car les immeubles productifs, notamment les forêts, sont taxés fort en dessous de leur valeur réelle. Au prix d’inventaire, en effet, les 1550 hectares de forêts rapportent net du 12 %.

En dehors de la Bourse communale, la Municipalité est appelée à gérer une série de caisses et de fondations, dont les principales sont :

1o La Bourse des pauvres, qui possède une fortune de 1 925 000 fr. et qui distribue, annuellement, aux bourgeois nécessiteux, une somme d’environ 75 000 francs.

2o Les Bains et buanderie Haldimand, dont le fonds s’élève à 223 000 fr.

3o Les Fondations d’Antoine Bugnion et de Mme  Effinger de Willdegg, née de Charrière, en faveur de malades à envoyer aux bains, des anciennes domestiques et des pauvres bourgeois et habitants de Lausanne, capital 
Fr. 112 000
4o La Fondation Pradès, en faveur d’orphelines, capital 
» 62 000
5o La Fondation J.-J. Faure, en faveur d’instituteurs et d’institutrices nécessiteux, capital 
» 138 000
et de plusieurs autres de moindre importance.

En outre, la Municipalité administre la Caisse de retraite du corps de police de la ville, dont le capital s’élève à 140 000 fr., et la Caisse de retraite en faveur des employés et ouvriers de la commune, qui vient d’être créée.

6o Mentionnons encore la Dotation de Rumine, qui a été constituée par Gabriel de Rumine, décédé à Bucarest le 18 juin 1871.

Par testament homologué en date du 5 juillet 1871, Gabriel de Rumine a légué à la ville de Lausanne une somme de 1 500 000 francs aux conditions suivantes :

« Je donne et lègue à la ville de Lausanne, canton de Vaud, Suisse, la somme de 1 500 000 francs, que je prierais de placer dans de bonnes conditions pour que cette somme, étant doublée, soit employée à la construction d’un édifice qui sera jugé, quinze ans après ma mort, d’utilité publique par une commission de dix membres, choisis de moitié parmi les professeurs de l’Académie, de moitié parmi les magistrats de la ville. »

Ensuite d’entente intervenue le 3 août 1888, entre l’État de Vaud et la commune de Lausanne, il a été convenu que les fonds provenant de ce legs seraient affectés à la construction de bâtiments universitaires.

Commencés en 1898, ceux-ci sont aujourd’hui près d’être terminés ; ils seront inaugurés au printemps de 1906.

Les fonds provenant de ce legs s’élevaient, au 31 décembre 1904, à 4 280 000 francs. Ils seront entièrement consacrés à ces constructions et à l’aménagement de leurs abords. La ville de Lausanne aura encore à payer, pour solder les comptes de construction du palais de Rumine, une somme d’environ 700 000 francs.

Les Services industriels font l’objet d’une comptabilité à part : ils sont crédités de l’intérêt de la dotation que la commune leur a faite et qui s’élève aujour-