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LE NAIN DE BEAUVOISINE.

cendu jusque sur ma tête, frôla mon voile et mes cheveux avec des cris précipités qui m’éveillèrent ; et je cherchai à découvrir d’où provenait la rumeur, le bruit d’orage à terre, qui depuis quelques minutes grinçait en gravissant la rue.

Ce qui montait ainsi, rompant mon harmonieux repos, je le pris d’abord pour un rassemblement d’enfans, une émeute d’école, une mutuelle révoltée ; et ce n’était qu’un large enfant de quinze ans, qui rampait craintif et bleu d’effroi, vers son redoutable père, armé d’une brassée de cordes dont il était presque entièrement caché : mais il parut.

Je reculai devant ce rève de Walter Scott. On eût dit un homme vu au prisme élargissant, un cauchemar, dont la voix creuse devenait de plus en plus terrible, à mesure que sa fureur s’excitait de la répulsive et lente obéissance de sa fille. Sa fille !… hélas ! oui, ce ne pouvait être que