Page:Collection de précis historiques et mélanges religieux, littéraires et scientifiques, année XII, 1863.djvu/497

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Il se dirigea ensuite vers la Silésie inférieure, du côté de Breslau, ville qu’il trouva sans habitants et qu’il brûla. Il fit assassiner Bénigne, religieuse de Cîteaux, fidèle à son vœu de chasteté. De là il se dirigea vers Liegnitz, et s’étant réuni avec Keydan, il se rua sur les troupes chrétiennes commandées par Henri II, le Pieux, fils de Henri le Barbu, duc de la Silésie et époux de sainte Hedvige. Les chrétiens furent battus, et le prince Henri périt avec une foule de seigneurs de Moravie, de Silésie, de Cuijavie et de Bohème. La tête du prince fut attachée par les Tartares à une lance et promenée partout. Son corps fut inhumé, avec les corps de beaucoup de chevaliers distingués, dans l’église de Saint-Jacques des PP. Franciscains de Breslau. Enfin Baty traversa la Silésie et la Moravie, semant partout la dévastation sur son passage, et s’en alla en Hongrie, qu’il pilla pendant trois années consécutives.

Lorsque la nouvelle des cruautés de Baty se fut répandue de tous côtés, la panique envahit la Russie-Blanche et surtout le duché de Polotsk, gouverné déjà alors par Ringold, grand-duc de Lithuanie. Sainte Parascève permit à ses religieuses de fuir devant le fléau. Celles-ci cherchèrent un asile d’un côté et de l’autre. Sainte Parascève confia la garde de son monastère à des personnes pieuses et dévouées ; puis, accompagnée de quelques religieuses, elle partit pour Rome, afin d’y vénérer le sépulcre des Apôtres et de rendre hommage au Souverain Pontife, leur successeur.

Cependant Baty, qui avait envahi la Hongrie, y essuya une grande défaite à Varadin, sous Bela IV, roi de Hongrie. C’est alors seulement que la terreur cessa de régner dans la Lithuanie, et que les citoyens, dispersés depuis longtemps, purent regagner leurs foyers. Les religieuses de Saint-Spas revinrent aussi dans leur monastère ; mais leur mère Parascève ne parut plus au milieu d’elles. Elle resta à Rome et vécut plusieurs années encore avec beaucoup de piété et d’édification, dans la capitale du monde chrétien, où siégeait alors le pape Grégoire IX. Enfin, prise d’une fièvre légère dont elle devait mourir, elle se munit des derniers sacrements, et rendit son âme pure entre les mains de Dieu, le 12 novembre 1239, à Rome, où elle fut enterrée solennellement.

Bientôt après, Parascève se fit connaître par de nombreux miracles. En 1275, elle fut canonisée par le pape Grégoire X, et son nom figure aujourd’hui à côté de celui de sainte Euphrosine. La Ruthénie et le grand-duché de Lithuanie l’ont prise pour leur patronne, et ont placé