Page:Collin - Sisyphe et le Juif errant, 1914.djvu/49

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la soif me coucheraient près des ossements qui blanchissaient sur les chemins.

Sur les cimes, des glaces luisaient enveloppées de nuages, et on y entendait le fracas des neiges qui s’écroulaient et des glaciers qui se fendaient.

Ailleurs le sol fumait et des rivières de feu descendaient vers la plaine. Sur les plateaux brûlés de soleil, du gravier d’or flamboyait et, de mon bâton, je frappais ce trésor inutile ; triste, certes, de n’en pouvoir emplir ma bourse et le capuchon de mon manteau, mais riant de la folie des pauvres hommes qui, dans l’eau des ruisseaux, cherchaient près de là un peu de poussière jaune.

Des jours et des nuits, je marchais dans le vent des prairies, suivi de bêtes mauvaises. Je traversais des villages dont les maisons étaient de cuir ; des guerriers à