Page:Collin - Sisyphe et le Juif errant, 1914.djvu/50

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la face peinte me jetaient des brandons de leurs foyers et sautaient en agitant des armes.

Des cavaliers, avec des cris aigus, galopaient en grands cercles autour de moi.

Mais je me rappelle surtout ce beau pays de la gaîté et des bonnes gens. Des vieilles se signaient, sur le pas de leurs portes, faisaient vite rentrer les enfants et bientôt m’envoyaient l’un d’eux avec un morceau de pain ou avec quelques pièces de monnaie que je refusais, ne pouvant hélas compter plus de cinq sous dans ma poche de toile. Des écoliers sortaient des classes, en tournoyant comme des feuilles à la brise ou comme des mouches dans un rayon de soleil. Ils criaient après moi, la bouche entre les mains, ou bien se mettaient à genoux dans les fossés des