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TRENTE POÉSIES RUSSES


Elle s’approche tant de l’enfant qu’elle frôle,
Ainsi que pour les caresser,
Les boucles de cheveux flottant sur son épaule.
En vain l’enfant veut la chasser :

« Petit oiseau, pourquoi me suis-tu, lui dit-elle.
Petit oiseau libre et joyeux,
Va-t’en. J’ai dans le cœur une peine mortelle
Et j’ai des larmes plein les yeux !

— Non ! Je m’attache à toi, pauvre âme désolée,
Et resterai sur ton chemin
Jusqu’à ce que mon chant t’ait un peu consolée ;
Je viens apaiser ton chagrin ;

« Car le triste secret de ta douleur amère,
Vois-tu, je ne l’ignore pas.
Écoute-moi. Je viens te parler de ton frère
Qui gémit prisonnier là-bas !