I
IMPÔTS. — « C’est la facilité de parler et l’impuissance d’examiner qui ont fait dire que, plus les sujets étaient pauvres, plus les familles étaient nombreuses ; que plus on était chargé d’impôts, plus on se mettait en état de les payer : deux sophismes qui ont toujours perdu et qui perdront à jamais les monarchies[1]. »
Ainsi, en ouvrant l’histoire de France, on voit Chilpéric Ier, roi de Soissons, imposer d’énormes tributs à ses peuples, exiger la moitié des revenus de chaque arpent de terre, et de grosses sommes pour chaque tête d’esclaves. Mais on voit en même temps les sujets, rebutés dans leur misère insupportable, abandonner leurs possessions[2]. — Ainsi voit-on à chaque pas, dans les douze premiers siècles de notre histoire, des séditions, des troubles, occasionnés par la misère et des impôts trop onéreux.