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l’estime et de l’amour le plus tendre. Ils s’aimaient depuis long-temps ; ils connaissaient mutuellement leurs défauts et leurs faiblesses, et ne s’en chérissaient pas moins. Alphonse avait vingt ans. Julie, dix-huit. Nés dans le même village, tous deux enfans de riches cultivateurs, leurs goûts, leurs humeurs et leurs caractères sympathisaient en tout ; aussi souhaitaient-ils ardemment cette union sacrée, après laquelle soupirent tous les jeunes cœurs que le vice n’a point encore infectés. Les parens étaient d’accord, et ne différaient le jour de leur bonheur que pour le rendre plus éclatant. Un oncle maternel de Julie, riche négociant de Marseille, qui devait sa fortune au commerce, à la probité et à l’industrie ; devait venir à la noce, et avait promis d’en faire les honneurs.