Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

35


Les jours qu’on passait à l’attendre étalent des siècles pour les deux amans, et son arrivée leur causa des transports de la joie la plus vive ; aussi fut-il comblé de caresses et de baisers par sa jolie nièce. Il amenait avec lui son fils, jeune libertin, plein de passions, qui abusait de la faiblesse que son père avait pour lui, pour s’abandonner à tous ses caprices. Sitôt qu’il vit Julie, Ernest conçut pour elle une flamme subite qu’il n’avait jamais sentie pour aucune de ses nombreuses maîtresses, et il ne fit aucun effort pour la réprimer. La candeur de cette jeune fille, sa vertu, sa douceur, son maintien décent, son caractère enjoué, achevèrent de lui tourner la tête ; et il lui avoua le feu qui le consumait. Julie, étonnée, lui représenta que dans trois jours elle allait donner sa main au jeune Alphonse, et qu’il ne parlait sans doute