Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/52

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pas sérieusement en lui tenant des propos d’amour ; mais Ernest lui protesta qu’il l’aimait véritablement, qu’il n’avait jamais aimé avant de la connaître, et qu’il ne pouvait éteindre une flamme à laquelle sa vie était attachée. Il poussa les choses à un point, que l’aimable cousine se fâcha, et alla, toute désolée, déposer sa douleur, la première qu’elle eût éprouvée depuis qu’elle était au monde, dans le sein de son cher Alphonse. Celui-ci s’efforça d’abord de la rassurer ; puis, réfléchissant aux suites que pouvait avoir la violente passion de son rival, il trembla que ses grandes richesses ne décidassent le père de Julie en sa faveur, auquel cas il ne lui resterait qu’à mourir. Néanmoins, il avait reçu la parole des parens de son amie ; et les choses étaient si avancées, qu’il se tranquillisa un