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peu. La nuit vint, et Julie retourna chez son père. Elle se coucha de bonne heure, pour ne point voir son cousin ; et l’amoureux Ernest saisit l’instant de son repos pour déclarer l’état de son cœur à son père et à son oncle. Le père, qui avait conçu d’autres projets, pour rétablissement de son fils, s’y opposa d’abord ; mais quand Ernest lui eut dit qu’il mourrait s’il n’était dans deux jours l’époux de sa cousine, il en obtint tout ce qu’il désirait. Le père de Julie fut bientôt gagné : les immenses richesses d’Ernest, la considération dont jouirait sa fille, quand elle serait sa femme, et tous ces vils calculs d’intérêt qui séduisent les parens et causent la désolation, le malheur, et trop souvent la perte des enfans qu’ils sacrifient, le décidèrent sans peine à donner sa fille à l’homme qu’elle n’aimait point, qu’elle ne pou-