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sonnèrent la charge, et les deux armées se mêlèrent. Raoul se battait en déterminé, car il était brave, et c’était, dit-on, sa seule qualité. Il avait fait déjà plusieurs tentatives inutiles pour s’emparer des états du comte de Nevers ; et il voulait cette fois-ci y employer tous ses moyens. Son armée était nombreuse, mais la perte de cette bataille devait infailliblement entraîner la sienne. L’acharnement était à peu près égal des deux côtés : les soldats de Raoul, dévorés de la soif de l’ambition, étaient des vautours acharnés à leur proie ; ceux du comte de Nevers, transportés de l’ardeur de la vengeance et armés pour la défense de leur liberté, de leurs compagnes et de leurs fortunes, se battaient avec le courage de la lionne qui défend ses petits. Cependant le centre de l’armée, où