jours est-il que, présenté au sergent Cuff, M. Seegrave parut avoir perdu plusieurs pouces de sa taille naturelle.
Tous deux se retirèrent, et restèrent enfermés ensemble fort longtemps, loin des intrus.
Lorsqu’ils sortirent de la chambre, M. l’inspecteur était très-animé, et le sergent bâillait.
« Le sergent désire visiter le boudoir de miss Rachel, me dit avec solennité M. Seegrave. Le sergent peut avoir des questions à faire, veuillez l’accompagner. »
Pendant qu’on disposait ainsi de moi, je regardais le célèbre Cuff. Le célèbre Cuff examinait, lui, M. l’inspecteur avec ce regard tranquille et expectant dont j’ai déjà parlé. Je ne puis affirmer qu’il attendît le moment où son collègue se manifesterait sous la forme d’un âne, mais j’ai tout lieu de ne pas croire mes soupçons téméraires.
Je lui montrai le chemin. Le sergent parcourut sans bruit le boudoir et visita le meuble en bois des Indes, questionnant rarement M. Seegrave, s’adressant à moi à tout instant, mais avec une intention que ni l’inspecteur ni moi ne pénétrions. Le cours de ses investigations l’amena devant la porte ornée de la peinture décorative que vous savez.
Il posa un doigt interrogateur sur la petite tache faite sous la serrure, tache que l’inspecteur avait déjà remarquée, lorsqu’il blâma l’attroupement de nos servantes réunies dans la chambre.
« Voici qui est regrettable, fit le sergent ; comment cela s’est-il fait ? »
C’est à moi que la question s’adressait. Je racontai la petite scène de la matinée, ajoutant que le frôlement des jupons des femmes était la cause du dommage.
« L’inspecteur Seegrave les a renvoyées avant que le mal devînt plus considérable.
— Exact, fit M. Seegrave d’un air militaire ; je leur donnai l’ordre de sortir. Ce sont les jupes, sergent, les jupes qui ont fait cela.
— Avez-vous remarqué lequel des jupons a causé l’accident ? dit le sergent, sans cesser de s’adresser à moi.
— Non, monsieur. »
Là-dessus, M. Cuff se tourna vers l’officier de police. « Vous avez dû le remarquer, je présume ? » lui dit-il.