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Page:Collins - La Pierre de lune, 1898, tome 1.djvu/178

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cette fille ne veut absolument pas s’expliquer, il reste un moyen, et il faudra l’employer. La cachette des Sables-Tremblants devra être fouillée, et là nous trouverons la solution du mystère.

— Et comment connaîtrez-vous la place ? demandai-je.

— Je suis fâché de ne pouvoir vous satisfaire, dit le sergent, mais ceci est un secret que je compte me réserver. »

Afin de ne pas irriter votre curiosité autant que la mienne était piquée, vous saurez qu’il était revenu de Frizinghall muni d’un mandat de perquisition ; son expérience lui disait que Rosanna portait sur elle, selon toute probabilité, un plan de l’endroit, pour se guider, dans le cas où elle voudrait retourner à la cachette. Mis en possession de ce guide, le sergent serait armé de tous les renseignements nécessaires.

« Maintenant, monsieur Betteredge, si nous mettions de côté les suppositions, continua le sergent, et si nous faisions nos affaires ? J’ai donné l’ordre à Joyce de surveiller Rosanna. Où est Joyce ? »

Joyce était l’agent de police de Frizinghall laissé à la disposition du sergent Cuff. Comme il faisait cette question, deux heures sonnèrent, et la voiture arriva ponctuellement au perron, pour emmener miss Rachel.

« Une seule chose à la fois, dit le sergent, qui m’arrêta au moment où je me mettais en quête de Joyce ; il faut que je m’occupe d’abord de miss Verinder. »

La pluie menaçait toujours, aussi avait-on attelé la voiture fermée. Le sergent Cuff fit signe à Samuel de descendre du siège de derrière.

« Vous verrez un de mes amis, lui dit-il, en observation parmi les arbres, près de la loge d’entrée ; sans arrêter la voiture, mon ami montera sur le siège près de vous. Vous n’avez rien à faire qu’à tenir votre langue et fermer les yeux ; sinon, vous en aurez des ennuis. »

Une fois cet avis donné, il fit remonter Samuel sur son siège. Je ne sais ce que celui-ci dut penser, mais il sautait aux yeux que miss Rachel allait être soumise à une surveillance secrète, dès qu’elle quitterait notre maison — si elle la quittait.

L’idée d’un espion attaché aux pas de miss Verinder, d’un espion assis sur le siège de la voiture de sa mère, me révol-