Page:Collins - La Pierre de lune, 1898, tome 1.djvu/213

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Nous nous retournâmes tous deux, et nous vîmes l’éternel M. Begbie qui, dans son ardeur de controverse, n’avait pas eu la patience d’attendre plus longtemps à la grille.

Le sergent me serra la main, et s’élança dans la cour plus ardent que jamais, de son côté, à la discussion.

« Questionnez-le au sujet de la rose mousse, lorsqu’il sera revenu, et voyez si je lui aurai laissé un seul bon argument sur lequel s’appuyer, » me cria le célèbre Cuff, m’interpellant par la fenêtre ouverte.

Je voulus les calmer à l’aide du procédé qui m’avait déjà réussi une fois :

« Messieurs, fis-je, en ce qui concerne les roses mousseuses, il y a beaucoup à dire pour et contre. »

Bah ! autant eût valu se mettre à « siffler pour faire danser des pierres, » selon le proverbe irlandais !

Ils partirent ensemble, argumentant sans se rien céder ; au moment où je les perdis de vue, M. Begbie secouait sa tête obstinée et le sergent le tenait par le bras comme un prisonnier remis à sa garde.

Eh bien ! je ne pouvais me défendre d’aimer le sergent, quoique je l’eusse en grippe pendant tout ce temps-là.

Expliquez-vous un peu cela ! Vous allez au reste, ami lecteur, être bientôt à l’abri de mes contradictions. Une fois que je vous aurai narré le départ de M. Franklin, l’histoire de cet étrange samedi sera complète.

Il me restera à vous faire connaître certains événements qui survinrent dans le courant de la semaine suivante ; alors ma part contributive dans l’histoire du diamant sera achevée, et je passerai la plume à la personne désignée pour continuer mon travail.

Si vous êtes las de me lire autant que je le suis d’écrire, quelle joie ce sera pour vous et pour moi, Seigneur, de voir arriver la fin de ce récit !