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COLONNE

trace son origine. Nul bas-relief, nulle sculpture n’offre les emblèmes d’un gouvernement qui n’est plus.

» Il vous appartient, messieurs, de réclamer auprès du roi l’achèvement d’un monument honorable.

» Cette proposition est urgente : encore deux ans, l’échafaudage tombe en ruines. Au lieu de 200,000 fr. nécessaires aujourd’hui pour terminer la colonne, il en coûterait 400,000.

» Quel motif, quels scrupules pourraient nous arrêter ?

» Le Louvre commencé sous un Bourbon, continué sous un autre gouvernement, le Louvre ne restera pas imparfait.

» Je ne doute pas, Messieurs, que vous n’accueilliez avec intérêt, avec bienveillance, la proposition que j’ai l’honneur de vous soumettre. »

En effet, le conseil, partageant les opinions de l’orateur, écrivait au bas de la proposition :

« Le conseil-général émet le vœu unanime que la colonne de Boulogne soit incessamment achevée et destinée à consacrer le souvenir de la rentrée du Roi dans ses états. »

Les intentions du conseil, représentant la population en cette circonstance, n’étaient point douteuses. Elles furent encore plus clairement exprimées dans un autre document que je possède et qui ne saurait manquer d’avoir sa place dans ce récit des vicissitudes du monument dont j’ai entrepris l’histoire. C’est un mémoire adressé au duc d’Angoulême !…