Narzicof (Princesse), Russe ; avait, suivant Fritot, laissé à ce marchand, en payement de fournitures, la calèche dans laquelle mistress Noswell, affublée du châle dit Sélim, regagna l’hôtel Lawson (Gaudissart II).
Nathan (Raoul), fils d’un brocanteur juif, mort banqueroutier peu de temps après avoir épousé une catholique, fut pendant vingt-cinq ans (1820-1845) un des écrivains de Paris les plus remarqués. — Raoul Nathan aborda bien des genres : journal, roman, poésie, théâtre. En 1821, Dauriat publia de lui une œuvre d’imagination, que Lucien de Rubempré exalta et attaqua successivement ; la critique acerbe visait uniquement l’éditeur. Nathan fit aussi représenter alors un « imbroglio », joué sur la scène du Panorama-Dramatique, sous ce titre : l’Alcade dans l’embarras[1] ; il signa de son simple prénom de Raoul ; il avait un collaborateur, Cursy (M. du Bruel). La pièce réussit. Vers le même temps, il supplanta Lousteau, amant de Florine, l’une de ses principales interprètes. Raoul fréquentait, vers cette même époque, Émile Blondet, qui lui écrivait une lettre datée des Aigues (Bourgogne), dans laquelle il dépeignait les Montcornet et racontait leurs difficultés locales. Raoul Nathan, de toutes les compagnies joyeuses et dissipées, fut, avec Giroudeau, Finot et Bixiou, témoin de Philippe Bridau épousant madame J.-J. Rouget ; se montra chez Florentine Cabirolle, quand les Marest et Oscar Husson s’y produisirent, et apparut souvent, rue Saint-Georges, dans la maison d’Esther van Gobseck, fréquentée déjà par Blondet, Bixiou et Lousteau. Raoul, à cette époque, s’occupait beaucoup de presse et se piquait de royalisme. L’avènement de Louis-Philippe ne diminua pas le cercle étendu de ses relations. La marquise d’Espard l’accueillait. Ce fut chez elle qu’il entendit médire de Diane de Cadignan, au grand mécontentement de Daniel d’Arthez, également présent. Marie de Vandenesse, nouvellement mariée, remarqua Nathan, beau d’une laideur artiste, inculte et élégant avec irrégularité, en plein épanouissement de sa gloire littéraire ou galante. Raoul résolut d’exploiter la situation. Bien que devenu républicain, il caressa très volontiers l’idée de posséder une femme de l’aristocratie. La conquête de madame la comtesse de Van-
- ↑ Mélodrame comique.