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(Une Fille d’Ève). En 1836, voyageant à travers l’Italie qu’elle faisait voir au paysagiste Léon de Lora et à Claude Vignon, elle assistait à une fête donnée par le consul français de Gênes, Maurice de l’Hostal ; il y raconta les traverses du ménage Bauvan (Honorine). En 1837, après avoir institué pour son légataire universel Calyste du Guénic qu’elle adorait, mais à qui elle refusa de s’abandonner, Félicité des Touches se retira dans un couvent de l’ordre Saint-François, à Nantes. — Parmi les ouvrages que laissa cette autre George Sand, il y a lieu de signaler le Nouveau Prométhée, livre audacieux, formant une exception au milieu de son œuvre, et un petit roman autobiographique, où elle narra sa passion trompée pour Conti, volume admirable, qui fut regardé comme la contrepartie de l’Adolphe de Benjamin Constant (Béatrix. — La Muse du Département).

Toupillier, né vers 1750 ; d’une famille assez misérable comptant trois sœurs et cinq frères, dont l’un fut le père de madame Cardinal. — De tambour-major aux gardes-françaises, Toupillier devint suisse à l’église Saint-Sulpice de Paris, puis donneur d’eau bénite, après avoir été modèle dans l’intervalle. Toupillier, dès le début de la Restauration, soupçonné soit de bonapartisme, soit d’indélicatesse, perdit tout emploi à l’église et n’eut plus que la prérogative de stationner, comme mendiant privilégié, au seuil du monument ; il bénéficia d’ailleurs largement de sa nouvelle situation : car il sut, par tous les moyens possibles, provoquer la pitié des fidèles, principalement en se donnant comme centenaire. Dépositaire des diamants que Charles Crochard avait volés à mademoiselle Beaumesnil et dont le jeune homme fut obligé de se débarrasser un moment, Toupillier nia le dépôt et resta possesseur des bijoux dérobés. Mais Corentin, le policier fameux, fila le pauvre de Saint-Sulpice rue du Cœur-Volant[1], et surprit ce nouveau Cardillac dans la contemplation des diamants. Il les lui laissa cependant en garde, à la condition de reconnaître par testament, comme légataire universelle, Lydie Peyrade, pupille de Corentin et fille de mademoiselle Beaumesnil. De plus, Corentin contraignit Toupillier à venir habiter, dans

  1. Cette rue formait alors la partie de la rue Grégoire-de-Tours actuelle allant du boulevard Saint-Germain à la rue des Quatre-Vents.