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ix. — anthropologie et ethnographie

Il y a longtemps que la critique chinoise (historique, philologique et astronomique) a démontré que cet événement n’a pas eu d’effet appréciable sur la littéralité des textes classiques, et la science occidentale a confirmé ses conclusions. Bien loin que les textes astronomiques puissent être suspectés par suite de l’incendie des livres, ils servent au contraire à démontrer l’authenticité de la littérature classique, et à contrôler sa chronologie, par les vérifications mathématiques auxquelles ils se prêtent.

Non-seulement les observations chinoises, qui fixent avec exactitude les positions cardinales du soleil au XXIVe siècle, sont incontestables, mais on peut encore monter beaucoup plus haut dans l’histoire de cette astronomie. Au XXVIIe siècle elle comporte 12 divisions relatives à l’année lunaire ; aux environs de l’an 3000 elle comporte seulement l’emploi rudimentaire de deux grandes constellations opposées, le Scorpion et Orion, dont les insulaires actuels de la Malaisie font encore un usage analogue.

En outre, la division savante du ciel en 28 parties, qui apparaît au XXIVe siècle, révèle à l’analyse la conservation des institutions antérieures (en 2, 4 et 12 parties) parmi les couples exactement symétriques du zodiaque définitif. On peut donc suivre le développement du zodiaque en 28 parties depuis sa formation embryonnaire jusqu’à son entier achèvement et chacune de ces étapes a laissé dans toute l’Asie des vestiges facilement reconnaissables (zodiaque perse des 12 animaux ; configuration stellaire identique du guerrier Orion et du guerrier chinois Tsan ; fable d’Orion piqué par le Scorpion, etc.).

Ce n’est pas ici le lieu de répéter les démonstrations qui établissent ces faits[1]. Il me suffit de dire que la formation du zodiaque lunaire, en Chine, antérieurement au XXIIIe siècle

    La proscription n’ayant été rigoureusement appliquée que pendant trois ans, n’a pu avoir d’effet sensible sur la littérature classique, mais elle a fait disparaître une quantité d’ouvrages secondaires dont la perte est irréparable.

  1. On les trouvera dans la revue sinologique Toung Pao (Leyde, Brill éd.) 1907, no 3 ; 1909, no 2 ; et dans le Journal des Savants, octobre 1908.