Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/561

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au fœtus les éléments de sa nutrition ; et enfin l’interne serait destiné à isoler cet organe des autres parties de l’œuf.

M. Martin Saint-Ange poursuit ainsi :

« Suivant plusieurs auteurs, la périphérie de l’œuf présente, dans toute son étendue, et dès son apparition dans la matrice, des flocons, un duvet, des villosités, en un mot, elles sont d’abord éparses sur toute la surface externe de l’œuf, indépendantes toutes les unes des autres, et paraissant avoir à peu de chose près, le même degré de développement. D’abord très courtes, on a dit qu’elles n’étaient pas ramifiées, et que la surface externe de l’œuf avait l’aspect d’une peau de chagrin. Cependant nous les avons constamment trouvées ramifiées ; il est possible que cela tienne à ce que nous avons examiné des œufs humains, dont le plus jeune avait déjà un mois.

» Nous avons aussi remarqué que ces filamens cylindriques offraient un plus grand nombre de ramifications vers la fin du second ou du troisième mois, que vers le trentième jour. À mesure que la gestation avance, les villosités qui se trouvent en contact avec la caduque réfléchie, et qui occupent environ les quatre cinquièmes de la surface de l’œuf, dépérissent ; et vers la fin du troisième mois, ont entièrement disparu ; tandis que celles qui occupent l’autre cinquième prennent un accroissement beaucoup plus considérable, deviennent beaucoup plus longues et présentent plus de ramifications. Ces dernières villosités se trouvaient dans les premiers temps en contact immédiat avec la matrice, et plus tard avec la membrane caduque intra-placentaire, dans l’épaisseur de laquelle elles pénètrent plus ou moins. Cependant, sur un œuf de deux mois environ les villosités de toute la surface de l’œuf nous ont offert le même degré de développement. MM. Breschet, Raspail et Velpeau ont avancé, dans différents mémoires, qu’au commencement de la grossesse les villosités n’étaient point vasculaires. Selon nous, les vaisseaux des villosités préexistent à la formation des vaisseaux dans le cordon ombilical. Sur un œuf de deux mois environ, nous sommes parvenus, au moyen de l’air injecté dans les vaisseaux du cordon, à nous assurer que les villosités contenaient des vaisseaux. Du reste, l’existence de troncs vasculaires est, d’après ce que nous savons sur la formation des vaisseaux, une preuve de l’existence d’un réseau vasculaire au-delà des troncs. À terme, les villosités sont très grêles et très longues ; elles s’entrelacent entre elles, se contournent en différens sens et affectent toutes sortes de directions. On ne saurait mieux comparer cette disposition qu’à celle des cheveux crépus du nègre. Lorsqu’on les a iso-