Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/21

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qui avaient le corselet déprimé, en même temps qu’on pouvait observer chez toutes une sorte de renflement arrondi dans la partie moyenne des cuisses qui semblaient ainsi comme difformes. Tandis qu’il nomma clytes toutes les espèces dont le thorax est arrondi, comme bossu, et dont les cuisses sont déprimées, mais régulières.

» Linné, Degéer et les premiers entomologistes systématiques, avaient rapproché avec raison toutes ces espèces dans le grand genre capricorne ou cerambyx, car toutes ont les plus grandes ressemblances dans les habitudes, les formes, la manière de vivre sous leurs deux états de larves et d’insectes parfaits, et surtout par leurs métamorphoses. Cependant ce genre devenant excessivement nombreux, en comparant la situation, la forme, la composition des antennes, la forme des élytres, leur longueur relative ; la conformation du corselet et de plusieurs autres parties, on y a introduit une infinité de subdivisions plus ou moins arbitraires, et ce genre est devenu une famille des plus naturelles que Latreille a nommée les longicornes ou cérambycinz, et que l’un de nous a désigné d’après leurs mœurs, comme les lignivores ou xylophages.

» Tous ces insectes, en effet, proviennent de larves étiolées, parce qu’elles vivent à l’abri de la lumière, sous les écorces des arbres ou dans l’intérieur des tiges qu’elles rongent. Alors leur forme est allongée, quadrilatère, mais comprimée sur deux faces principales. Il est un peu plus large du côté des pattes écailleuses, d’une grande briéveté, qui occupent la région antérieure où l’on distingue également deux fortes mandibules avec lesquelles l’animal ronge et détruit la substance végétale. Cheminant dans les galeries qu’elles se creusent, ces larves remplissent du détritus, qui provient de leurs alimens, les canaux qu’elles laissent derrière elles, et qui augmentent de diamètre à mesure qu’elles avancent. À l’époque où elles doivent prendre la forme de nymphes, elles se rapprochent de la surface de l’écorce et s’y préparent une issue qu’il leur sera facile de forcer quand leurs membres auront pris assez de consistance.

» C’est vers le milieu de la deuxième année de leur existence que les insectes parfaits apparaissent au-dehors pour quelques semaines pendant lesquelles ils travaillent au grand œuvre de leur propagation ; ils viennent réparer leurs forces, en cherchant un peu de nourriture sur les fleurs dont ils dévorent le pollen et sucent l’humeur sucrée des nectaires. La plupart de ces callidies ou de ces clytes sont alors très remarquables par la diversité de leurs teintes, dont les nuances sont des plus variées, et par les oppositions de couleurs, principalement dues à des faisceaux de poils courts,