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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/223

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Climat de la Palestine.

M. Arago a publié dans l’Annuaire de 1834 un mémoire destiné à établir que, depuis le temps de Moïse, la température de la Palestine n’a pas changé sensiblement. M. le duc de Raguse nie l’exactitude des faits sur lesquels la démonstration se fonde. « Il n’y a plus de palmiers, dit-il, dans la partie de la Palestine que l’article indique. » Plus bas, cependant, je trouve « qu’à Jéricho il y en a quelques-uns d’épars ». À Jérusalem M. le maréchal en a vu trois « à peu près stériles ». À Rama, cité dans l’article en question, « il en existe quelques-uns qui donnent des fruits » ; mais là où il en existe quelques-uns il pourrait y en avoir beaucoup. Un seul palmier donnant des fruits mûrs, serait suffisant dans la discussion d’une question de température.

La limite assignée, dans l’article de l’Annuaire, à la culture de la vigne est également contestée. Nous transcrirons ici textuellement cette partie du mémoire, afin que les botanistes puissent décider, eux-mêmes, si les faits rapportés par le duc de Raguse sont de nature à modifier leurs anciennes opinions.

« L’article fixe entre les 21° et 22° centigrades, le maximum de température que la vigne comporte pour être productive, et pour justifier cette assertion il dit qu’au Caire, où la température moyenne est de 22°, on ne cultive pas la vigne en grand, et qu’il n’y a que des ceps isolés. Le fait est vrai, pour le passé, mais cela tient à tout autre cause. On a fait, depuis peu, des plantations de vignes très considérables, qui promettent de donner de très bons résultats ; mais un fait décisif c’est que de tout temps il y a eu et qu’il y a encore des vignes dans le Fayoum, qui est une des provinces les plus chaudes de l’Égypte à cause des collines de sable qui l’environnent de toute part. Ces vignes sont situées aux villages de Fidemia, d’Adjamira et de Tumban ; elles sont cultivées par des Cophtes, et donnent des vins agréables. Celui que j’ai bu présente un phénomène singulier dans un climat semblable : il n’est point capiteux, et se trouve potable dès la seconde année. Pockoke, qui voyageait en 1737, parle de la culture de la vigne faite par les Cophtes dans le Fayoum ;


    pour la station inférieure, non le résultat d’une expérience directe, mais un état moyen. S’il en est ainsi, les déterminations données dans le texte pourraient être affectées d’erreurs assez fortes.