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peut croire que la collection de M. Chauvin contiendra plus de 300 espèces : elle en donne déjà 175.

(Commissaires, MM. Ad. Brongniart, Turpin, Bory de Saint-Vincent.)
MÉMOIRES LUS.
Chimie.Recherches sur la nature et les propriétés du composé que forme l’albumine avec le bichlorure de mercure ; par M. Lassaigne.
(Commissaires, MM. Gay-Lussac, Dulong, Chevreul.)

« On sait que l’albumine précipite le bichlorure de mercure de ses solutions, et forme avec lui un composé insoluble, dans lequel les propriétés corrosives du sublimé sont détruites, comme M. Orfila l’a démontré, ce qui a fait proposer par ce médecin le blanc d’œuf comme antidote de ce poison mercuriel.

» Ce composé a été regardé par quelques auteurs comme une combinaison de protochlorure de mercure et d’albumine altérée, ce qui n’aurait pu arriver que par une réaction entre les éléments des deux corps.

» M. Lassaigne, dans le mémoire qu’il a lu à l’Académie, conclut de ses expériences 1o que l’albumine et la fibrine s’unissent au bichlorure de mercure sans le décomposer, et forment avec lui des composés insolubles hydratés, solubles dans les solutions des chlorures, brômures et iodures des métaux alcalins ; 2o que dans le composé d’albumine et de bichlorure de mercure ces deux composés sont unis dans le rapport de 10 atomes du premier contre 1 atome du second, ou, sur 100 parties, de 93,55 d’albumine, et 6,45 de bichlorure de mercure ; 3o que le composé, qu’on pourrait désigner sous le nom de chlorohydragirate d’albumine, en se conformant à la nomenclature déjà usitée par M. Dumas pour dénommer les combinaisons du bichlorure de mercure avec certains composés inorganiques, étant soluble dans l’eau salée (solution de chlorure de sodium) doit éveiller l’attention des médecins, et les engager, dans le traitement de l’empoisonnement du sublimé au moyen du blanc d’œuf, à provoquer les vomissements le plus tôt possible, pour éviter qu’une partie du poison ne reste dissoute à la faveur du sel contenu dans les aliments ; 4o que dans l’emploi du sublimé pour la conservation de certaines pièces anatomiques, il s’établit entre le tissu organique et le bichlorure de mercure une véritable combinaison imputrescible, analogue à celles produites avec l’albu-