Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 042, 1856.djvu/138

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de M. Vicat. Il n’est pas un traité de chimie qui ne les expose dans leurs parties essentielles. Nous ne pourrions rien ajouter d’essentiel au Rapport si lumineux de l’illustre Secrétaire perpétuel dont l’Académie regrette encore la perte prématurée. Votre Commission ne peut que renvoyer à ce Rapport les personnes qui voudront savoir de quelles immenses économies une découverte scientifique peut doter un pays tout entier.

En accordant le prix à M. Vicat, votre Commission acquitte la dette que lui avait léguée la Commission chargée de l’examen du concours de 1839. « Lorsque la tâche de M. Vicat sera remplie, disait-elle dans son Rapport de 1840, il pourra faire valoir ses droits aux récompenses de l’Académie : nous pensons que ces droits doivent être réservés. »

L’ouvrage alors ne s’étendait qu’à quarante-deux départements. Il en embrasse aujourd’hui soixante-seize ; et l’on doit le regarder comme terminé, car ce sont maintenant tous les hommes que M. Vicat a instruits qui complètent journellement ce catalogue des richesses calcaires de la France. 11 n’est pas douteux que l’industrie particulière n’en ait multiplié de tous côtés les produits destinés à l’utilité publique.

Après les ouvrages importants qui ont mérité les prix, votre Commission croit devoir mentionner honorablement, mais à un rang bien différent, plusieurs travaux déposés pour le concours de 1855. Ce sont tous des ouvrages d’un volume considérable : malheureusement, les résultats qu’on peut en déduire ne répondent pas au travail que cette étendue a dû imposer à leurs auteurs.

Tel est le manuscrit de 1522 pages in-folio que M. V.-P. Demay a rédigé sous le titre de : Histoire de la ville de Belleville et de ses accroissements, ou Examen des divers rapports de la banlieue de Paris avec la capitale.

L’auteur a souvent perdu de vue la véritable statistique, et n’a fait que réunir des matériaux historiques : tel qu’il est cependant, son recueil de pièces administratives renferme une foule de renseignements parmi lesquels les économistes trouveront utile de puiser au besoin. L’auteur aurait pu présenter un bien plus grand nombre de chiffres intéressants au plus haut degré. À peine trente-cinq ans se sont écoulés, et ces collines, qui n’offraient que des habitations isolées au milieu d’une campagne véritable, sont couronnées aujourd’hui par une ville de quarante-six mille âmes : Belleville est, par rapport à la population, la vingt-cinquième cité de France. La statistique qui ferait pénétrer profondément dans les sources de l’accroissement si rapide de cette commune, expliquerait en même temps beaucoup de faits