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économiques dont l’œil ne saisit que l’aperçu général dans le développement de la population de Paris. Chaque année qui s’écoule fait regretter l’oubli dans lequel tombent les renseignements numériques sur les changements insensibles et sur les améliorations rapides de la capitale. Il semble qu’il eût été possible de faire pour Belleville ce que l’étendue de Paris rendait impraticable peut-être. Ajoutons que l’auteur, en donnant à son manuscrit le nom d’histoire, reconnaît que la statistique n’a pas été son premier et principal objet.

« Il n’en est pas de même d’un second manuscrit que l’auteur, M. le docteur Giraudet désigne sous un double titre : Statistique de la ville de Tours, ou Recherches historiques et statistiques sur le mouvement de sa population depuis 1632 jusqu’à 1847.

L’ouvrage ne répond point au titre général : on se fait une autre idée de la statistique d’une ville, et surtout d’une ville telle que Tours, dont la position topographique et la haute antiquité réveillent tant de souvenirs. L’ouvrage est mieux désigné sous le titre de Recherches historiques sur la population.

Votre Commission aurait voulu placer à un rang plus élevé dans ce concours un travail tout à fait statistique, mais l’exécution des recherches numériques et la mise en œuvre des nombres recueillis ne nous ont pas paru exemptes de graves objections. Il serait difficile d’accorder à l’auteur les conséquences qu’il veut faire sortir de ses chiffres. Heureusement les appréciations dont vous chargez votre Commission de Statistique n’exigent pas qu’elle suive les auteurs sur le terrain des conjectures. Tout en laissant à M. Giraudet, comme à bien d’autres, le soin de défendre leurs conclusions, votre Commission n’en a pas moins voulu encourager les efforts consacrés à la réunion de collections numériques dont quelques modifications accroîtraient beaucoup l’intérêt. Si l’auteur dépose ce travail dans quelque bibliothèque ou dans les archives, il fera bien d’y réunir les éléments de ses recherches primitives. Ces documents primitifs intéresseront surtout les économistes futurs et les historiens. On sent mieux, de jour en jour, comment il est impossible de fonder des sciences réelles sur des résumés qui revêtent les observations, les opinions des auteurs, et ne laissent plus apercevoir les faits originaux.

M. Ernest Grangez a soumis à l’Académie un exemplaire d’un ouvrage vraiment utile ; c’est un volume de 800 pages, qu’il intitule : Précis historique et statistique des voies navigables de la France.

Presque tous les renseignements que peut désirer un administrateur,