Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 042, 1856.djvu/147

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ment appliqués chez nous ; ils sont décrits dans divers recueils de technologie, tels que les Annales des Mines, le Bulletin de la Société d’Encouragement, etc.

Plusieurs des dispositions proposées ayant paru efficaces, un acte du parlement britannique, du 20 août 1853, a prescrit à tous les propriétaires de chaudières à vapeur, de verreries, brasseries, raffineries de sucre et autres manufactures établies dans la métropole de l’Angleterre, ainsi qu’aux propriétaires de bateaux à vapeur naviguant sur la Tamise en dessus du pont de Londres, de brûler la fumée de leurs foyers. Une ordonnance de police, du 11 novembre 1854, soumet à la même obligation les propriétaires d’usines où l’on fait usage d’appareils à vapeur, dans le département de la Seine. Ces mesures ont donné lieu, des deux côtés de la Manche, à un grand nombre de combinaisons plus ou moins nouvelles, ayant pour but d’éviter le dégagement de la fumée, dont quelques-unes ont été soumises par leurs auteurs au jugement de l’Académie. Parmi ces dernières, l’appareil fumivore sur lequel M. Duméry a appelé l’attention de l’Académie dès le mois de mars, dans un Mémoire lu le 23 avril[1], a été l’objet d’expériences suivies pendant longtemps et avec beaucoup de soin dans les ateliers des chemins de fer de l’Est, à la Villette, où il a été installé par l’auteur, à la place de l’ancien foyer de Tune des deux chaudières qui fournissent alternativement la vapeur à la machine motrice.

M. Duméry, au lieu de jeter la houille nouvelle par la porte du foyer sur le combustible incandescent et en très-grande partie carbonisé qui reste sur la grille, ainsi que cela se pratique dans les foyers ordinaires, la fait arriver par-dessous ce combustible en poussant la charge, au moyen de refouloirs mus à la main, dans des espèces de cornets recourbés, dont les parois sont à claire-voie, vers l’extrémité voisine de la grille. Nous devons dire que l’efficacité du chargement opéré en dessous du combustible incandescent, en vue de prévenir le dégagement de fumée, est connu depuis fort longtemps. Ce mode de chargement, dont les avantages avaient été déjà indiqués par Franklin, a même été appliqué en Angleterre, antérieurement à l’année 1843, aux foyers domestiques et aux foyers de chaudières à vapeur, par M. le docteur Neil Arnott et par Edward Foard, qui a pris une patente pour un foyer qui est chargé de cette manière, en juillet 1841. Les dispositions spéciales au moyen desquelles M. Duméry opère le chargement

  1. Dans le compte rendu de cette séance, il faut lire, page 934 : Duméry, au lieu de Duméril.