Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 132, 1901.djvu/1026

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 1026 )

par l’une des valeurs de quand est dans cet intervalle. Si est dans l’intervalle , varie entre certaines limites , , et réciproquement si est entre et , est entre et . De sorte qu’au lieu de se donner la division de la variation de , c’est-à-dire de se donner les nombres on aurait pu se donner la division de la variation de , c’est-à-dire les nombres . De là deux manières de généraliser la notion d’intégrale. On sait que la première (se donner les ) conduit à la définition donnée par Riemann et aux définitions des intégrales par excès et par défaut données par M. Darboux. Voyons la seconde.

» Soit la fonction comprise entre et Donnons-nous

, quand fait partie d’un ensemble  ; quand fait partie d’un ensemble .

» Nous définirons plus loin les mesures , de ces ensembles. Considérons l’une ou l’autre des deux sommes

si, quand l’écart maximum entre deux consécutifs tend vers zéro, ces sommes tendent vers une même limite indépendante des choisis, cette limite sera par définition l’intégrale des qui sera dite intégrable.

» Considérons un ensemble de points de  ; on peut d’une infinité de manières enfermer ces points dans une infinité dénombrable d’intervalles ; la limite inférieure de la somme des longueurs de ces intervalles est la mesure de l’ensemble. Un ensemble est dit mesurable si sa mesure augmentée de celle de l’ensemble des points ne faisant pas partie de donne la mesure de [1]. Voici deux propriétés de ces ensembles : une infinité d’ensembles mesurables étant donnée, l’ensemble des points qui font partie de l’un au moins d’entre eux est mesurable ; si les n’ont deux à deux aucun point commun, la mesure de l’ensemble obtenu est la somme des mesures . L’ensemble des points communs à tous les est mesurable.

» Il est naturel de considérer d’abord les fonctions telles que les ensembles qui figurent dans la définition de l’intégrale soient mesurables. On trouve que : si une fonction limitée supérieurement en valeur absolue est

  1. Si l’on ajoute à ces ensembles des ensembles de mesures nulles convenablement choisis, on a des ensembles mesurables au sens de M. Borel (Leçons sur la théorie des fonctions).