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ACADÉMIE DES SCIENCES.

spectroscopie minÉRALOGIQUE. — Sur le spectre de bandes de l’aluminium et sur sa présence dans les spectres de flamme de certains minéraux. Note de M. Arnaud de Gramont.

J’ai entrepris (<) depuis 19 1.1 l’étude des spectres des minéraux introduits dans la flamme oxydante du chalumeau à oxygène, d’abord avec le gaz d’éclairage et l’hydrogène, comme l’avaient fait depuis longtemps M. Hartley et ses collaborateurs, puis en faisant usage de l’acétylène au moyen du chalumeau oxyacétylénique dont l’emploi est devenu courant dans l’industrie. J’ai tenu à me servir d’un des dispositifs généralement usités, le chalumeau dit B. R. C, avec l’acétylène sous pression dissous dans l’acétone, et l’oxygène liquide, les deux gaz arrivant par deux tubulures différentes après avoir traversé chacun un manomètre détendeur qui le laisse sortir à une pression inférieure à une demi-atmosphère. L’acétylène traverse un cylindre rempli déterre poreuse destiné à arrêter les retours de flamme, les deux gaz se mélangeant seulement près de l’orifice de la buse, dont l’ouverture était le plus souvent de i mm de diamètre. Après comparaison des spectres obtenus en employant le gaz d’éclairage, puis l’acétylène, j’ai reconnu le très grand avantage que présente ce dernier au point de vue de l’intensité et de la sensibilité des spectres qu’il permet d’obtenir. Ce procédé n’a pas la généralité, on pourrait dire l’universalité, de celui des spectres de dissociation par l’étincelle condensée, mais il est particulièrement sensible pour les alcalis et les alcalino-terreux, le gallium, l’indium, le thallium, le manganèse, le chrome, l’argent, le cuivre, le plomb, et il donne avec le fer, le nickel, le cobalt, des spectres dont les lignes, notablement moins nombreuses que celles de l’étincelle ou de l’arc, rendent la lecture des clichés

plus facile.

La température, extrêmement élevée de la flamme du chalumeau oxyacétylénique ne permet pas d’y introduire sur un support quelconque les substances à étudier ; l’iridium y fond comme de la cire, ainsi que le disthène (kyanite) préconisé par M. Hartley. J’ai fait souvent usage d’un procédé recommandé par celui-ci, en enroulant dans un morceau de papier à filtre, autant que possible exempt de cendres, le minéral très finement pulvérisé. La petite cartouche ainsi formée est lentement et progressivement introduite dans la flamme du chalumeau, à l’extrémité du cône bleu. La durée

(4) Société de Minéralogie, séance du 8 février 1912.